La dépigmentation de la peau encore appelé « djansan » « tchatcho » « Bojou » est une pratique très courante chez les femmes africaines. Les marchés de la cosmétique n’hésitent pas à rivaliser d’astuces lorsqu’il s’agit de vanter les avantages qu’il y a à être une fille au teint clair ou « teint commercial » au point où désormais certaines mamans ont décidé de s’y prendre assez tôt pour leurs filles.
« On m’a dit que je devais oindre mon ventre pour que mon bébé naisse clair, ce que j’ai fait durant toute ma grossesse. Je suis assez satisfaite » dit Myriam, une vendeuse à la sauvette interrogée par famille 2.0.
Sur les réseaux sociaux, cette pratique sur les petites filles qui était jusque-là cachée se répand et désormais on peut voir des affiches mettant en avant une petite fille noire et après la même petite fille devenue claire suite à l’utilisation des produits un peu comme sur cette affiche.
Insultes, critiques en commentaires du post mais aussi des demandes ; Une preuve que si l’on fabrique c’est qu’il y a un besoin. Mais comment en arrive-t-on là et quelles peuvent être les conséquences ?
Une envie d’être plus belle ?
D’après une étude menée par L’ONG LCDP au Gabon en 2013, la dépigmentation tire ses origines du temps de l’esclavage des noirs aux Etats-Unis, les ouvriers noirs qui étaient en contact permanent avec l’hydroquinone, une substance utilisée pour le délavage des jeans mais aussi dans la peinture.
Travaillant sans protection, ils constatèrent un changement de couleur de la peau et c’est de là que tout a débuté.
L’idée : ressembler à leurs patrons blancs. Ainsi donc la dépigmentation de la peau est donc clairement une histoire de complexe surtout dans une société où la beauté se définit par la couleur de peau.
D’ailleurs dans certains villages, la dot d’une femme au teint clair coûte plus cher. Une autre explication à ce phénomène de blanchiment des bébés : élever le prix de la dot.
Quelles sont les risques ?
Les mamans , si l’idée vous vient de dépigmenter la peau de votre bébé, lisez ce témoignage de la pédiatre Anne Njom Nlend .
Ce qu’il faut savoir c’est que les conséquences sur les enfants sont beaucoup plus rapides que chez les adultes, leurs peaux étant très fragiles.
On notera donc des conséquences locales comme le dit le dermatologue Dr Antonaba et les conséquences globales (sur la peau).
Les conséquences locales sont les suivantes :
- Les allergies : boutons, noirceurs sur les parties exposées au soleil
- Les vergetures sur la peau
- Les odeurs nauséabondes
- Risque de décès en cas d’intervention chirurgicale sur l’enfant
- Affaiblissement des défenses de la peau qui ne peuvent plus lutter contre les attaques extérieures.
- L’usage des dépigments combinés aux effets du soleil entraine un vieillissement précoce.
Pour les conséquences générales :
- Un retard de croissance
- Les problèmes osseux car les corticoïdes empêchent la consolidation des articulations.
- Les cancers de la peau
- La cécité
Alors chères mamans, risquerez-vous la santé de vos enfants pour juste qu’elles soient brunes? Pourquoi ne pas plutôt apprendre à vos filles à s’aimer ?
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