Vous avez un enfant très agité, turbulent et intransigeant et ne savez plus comment faire pour le canaliser. Est-il hyperactif ? ou est-il simplement têtu ou encore turbulent ? vous commencez à vous interroger.
La limite est tellement mince que vous aurez sans doute du mal à faire la différence. Certes, il en va des prédispositions de chacun. Néanmoins, certains signes doivent vous alerter.
Comment reconnaitre un enfant têtu ?
L’entêtement chez l’enfant, une qualité ou un défaut ? C’est drôle de poser une telle question quand on sait que, l’enfant dit « têtu » est souvent considéré comme « un poison » pour les familles, pour les parents.
Le mot têtu est défini par le dictionnaire français pour représenter une personne obstinée, opiniâtre, qui est excessivement attachée à ses opinions. C’est-à-dire qu’un enfant têtu est : borné, désordonné, brute, cabochard et n’en fait qu’à sa tête. Il est sourd aux conseils des parents et aux recommandations de la maison.
Ainsi, un enfant qui est qualifié de têtu est celui qui va toujours à l’encontre des positions ou règles de la maison….
En réalité, un enfant qui s’entête est un enfant qui affirme sa personnalité face aux autrD’une certaine manière , ce comportement peut être positif. En effet, tout débute vers l’âge d’environ deux ans quand l’enfant rentre dans une phase dite « d’opposition ».
Durant cette période, souvent difficile à vivre pour les parents, il dit « Non » à tout. Il refuse que vous l’aidiez à faire telle ou telle chose. Votre bout de chou vous montre qu’il veut faire par lui-même et devenir autonome. C’est ainsi que l’enfant grandit et exprime sa différence dans ses goûts, ses envies et ses désirs.
C’est généralement à cette période que les plaintes des parents débutent. Habituellement la réponse la plus courante à ce type d’enfant est coercitive.
Une recherche longitudinale aux États-Unis sur 700 enfants a permis de démontrer que les enfants têtus développent un ensemble de personnalité qui les prédisposent à être des leaders, des chefs d’entreprises, des entrepreneurs à l’âge adulte.
L’enfant hyperactif
La description la plus fréquente que font les parents de leur enfant hyperactif est celle-ci : l’enfant bouge sans arrêt, il se tortille et touche à tout. Il parle comme une mitraillette et il interrompt les conversations à tout bout de champ. Le tout petit a de la peine à s’occuper seul plus de cinq minutes. Il est plein d’énergie, de vitalité, de pulsions.
Un enfant hyperactif n’est pas forcément un enfant têtu. Le mot hyperactif renvoi a une forme d’agitation bien qu’un enfant agité n’est pas forcément hyperactif.
Trois symptômes majeurs pour reconnaître un enfant hyperactif.
L’agitation. C’est un fait : la plupart des enfants hyperactifs paraissent « montés sur des ressorts ». C’est d’ailleurs à cause de cette suractivité motrice qu’on les a appelés hyperactifs.
Par ailleurs, l’une des caractéristiques les plus importantes, c’est qu’ils sont incapables de maintenir son attention fixée sur quoi que ce soit. Tout les distrait : un bruit dans la rue, un rayon de lumière, une mouche qui passe, le crayon qu’il tient entre les doigts.
Résultat : ils passent sans cesse d’une activité à l’autre, ne termine rien de ce qu’ils entreprennent et ont toujours l’air dans la lune.
La dernière caractéristique du petit hyperactif : c’est l’impulsivité. Avec lui, c’est “moi d’abord”. Il va répondre le premier en classe, même si ce n’est pas son tour. Doubler tout le monde à la cantine, aux toilettes, etc. Se jeter dans les escaliers la tête, la première, ou sortir de la voiture sans vérifier que la voie est libre. Il n’a aucun sens du risque et, sans le vouloir, se met constamment en danger.
Ce sont ces trois symptômes associés (agitation psychomotrice, inattention, impulsivité) qui, s’ils se manifestent dans toutes les circonstances de la vie, conduiront les spécialistes à suspecter un syndrome d’hyperactivité. Rien à voir donc avec un tout-petit qui est simplement turbulent ou rebelle !
Ne pas confondre hyperactivité et TDAH
Il faut néanmoins retenir que, déjà dès la petite enfance, certains bébés présentent un caractère « très tonique ». Ils sont très remuants, très agités, touche-à-tout. Les parents attendent alors qu’à leur entrée à l’école, ils deviennent des élèves brillants, très intelligents…
La surprise arrive lorsqu’on convoque ces parents pour des soucis d’indiscipline. L’enfant n’obtient pas de bons résultats. En classe, il perturbe. La maîtresse n’en veut plus. Il s’agit là de ce que les psychologues, les psychiatres appellent le TDAH (le Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans Hyperactivité). Ce trouble est caractérisé par un mode persistant d’inattention et/ou d’hyperactivité, impulsivité qui interfère avec le fonctionnement ou le développement.
Ce qui est vu pour nombres des parents comme une hyperactivité chez l’enfant, peut-être en fait un trouble, une maladie psychiatrique. La nécessité de consulter des spécialistes se pose de ce fait.
C’est ainsi clair qu’il y a une différence entre un enfant têtu/turbulent et un enfant hyperactif. De manière triviale, un enfant hyperactif peut souffrir d’un trouble psychiatrique (TDAH) tandis qu’un enfant têtu est tout simplement turbulent ou alors, il a des comportements aversifs.
Astuce : comment gérer le comportement turbulent de l’enfant ?
Outre les mesures de coercition qui sont à éviter, bien que Chaque parent fera face à ce type de comportement avec ses compétences personnelles, voici quelques pistes.
Mettre clairement des limites à l’enfant :
Le parent reste le guide dans l’éducation de ses enfants. C’est lui le patron et il est nécessaire de tenir le coup au niveau de la cohérence des limites pour que l’enfant puisse grandir avec suffisamment de sécurité intérieure.
Par exemple, il peut s’entêter dans son désir de ne pas aller au lit et de rester devant la télé. C’est au parent alors de lui expliquer qu’il n’en est pas question. Il y a des choses qui ne se négocient pas. Le parent reste le parent et l’enfant un enfant.
Reconnaître son désir sans y répondre spécifiquement :
L’enfant aura beaucoup plus de facilité à sortir de son entêtement quand il sentira que ses parents ont entendu son désir.
Autrement dit, à partir de l’exemple précédent cela donne plus ou moins ceci : « j’entends bien que tu voudrais rester avec nous et ne pas aller au lit. Tes raisons, je les respecte, mais moi, en tant que parent, je suis garant de ta santé et donc je décide de l’heure à laquelle tu iras au lit. Tu as le droit de ne pas être d’accord avec moi, mais cela ne changera en rien ma décision ! ».
En lisant cette partie, vous allez vous demander si le milieu dans lequel on vit est propice à ce genre de réponses. Mais comprenez que, l’enfant est parfaitement capable de comprendre et de plus, vous pouvez utiliser un langage plus adapté à son niveau de compréhension.
Éviter de monter en escalade symétrique :
Cela consiste à ne pas rentrer dans le jeu de l’enfant. Vous devez garder votre place d’adulte en considérant que vous avez un enfant devant vous qui tente de s’affirmer. Il est souvent enfermé dans l’immédiateté de son désir, ce qui peut se comprendre, cependant évitez de rentrer dans un bras de fer.
S’il est possible de canaliser un enfant têtu et un enfant turbulent le cas de l’enfant hyperactif est plus complexe.Malheureusement beaucoup de parents ne sont pas assez informés à ce sujet.
Vivre avec un enfant hyperactif n’est pas de tout repos ni pour sa famille ni pour son entourage. Même à l’école, il peut en plus souffrir de rejet, de harcèlement et être tout le temps puni, car incompris.
Ainsi en cas de doute n’hésitez pas à rencontrer des professionnels de la psychomotricité, neurologue, psychologue ou psychiatre. Ils pourront poser un diagnostic précis et vous proposer des solutions adéquates.
Consultez également l’annuaire de Famille 2.0 pour avoir l’adresse d’institutions spécialisées qui pourront vous accompagner.
Dr. Ange Athur Male, Psychologue